Dans quel état sera Novak Djokovic ce lundi lorsqu'il retrouvera le court Philippe-Chatrier pour y affronter Francisco Cerundolo après avoir quitté le terrain à plus de 3 heures du matin samedi ? Quelques réponses avec Paul Quétin, préparateur physique à la FFT. « Quelles conséquences une fin de match aussi tardive peut-elle avoir pour un joueur ? Nous avons affaire à quelqu’un d’assez extraordinaire. Novak (Djokovic), au regard de son expérience, a montré à plusieurs reprises qu'il avait une capacité de récupération et d'adaptation très importante. Pour un certain nombre de joueurs, je pense que ce serait un peu handicapant de finir à 3 heures du matin et de devoir repartir ensuite. Mais pour un joueur comme lui, je pense qu’il a la capacité de récupérer rapidement pour être prêt à jouer. Pourrait-il encore payer ces frais supplémentaires ? Bien sûr, aujourd’hui nous n’avons aucune certitude, personne ne sait dans quel état il se trouvera. Ce n'est pas le Djoko qui a 25 ans. Il est à un âge (37 ans) où l'on imagine que la reprise se passe un peu moins bien qu'il y a quelques années. Il est logique que physiologiquement, nous récupérions moins bien à notre âge qu'à 25 ans. Les joueurs de cet âge qui jouent à de tels jeux ne sont pas si courants. Il a parlé d'adrénaline à la fin de la réunion. Dans quelle mesure le sommeil est-il la clé dans une telle situation ? Le sommeil est sans doute l'élément le plus intéressant pour récupérer, mais à mon avis il n'a pas pu dormir tout de suite. On peut se dire qu'on est très fatigué, qu'il est 5h du matin, mais on ne s'endort pas car la montée d'adrénaline est énorme. Même s’il était très tard, nous avions des conditions très particulières. Une comparaison avec l’Australie, par exemple, est difficile car il y faisait très froid et humide. Et ça change beaucoup de choses dans la façon dont on vit le jeu et dont on récupère. Cela nécessite plus d’énergie. «Ils ont un rythme de vie extraordinaire et ça facilite leur adaptation» Paul Quétin, préparateur physique à la FFT Comment faire quand on termine un match le soir en Australie mais qu'il fait 20 ou 22 degrés ? comme jouer dans le froid. Le corps est forcément en difficulté. Ce que l'on recommande souvent, c'est un peu de vélo, de la réhydratation – la boisson de récupération est vraiment un ingrédient essentiel – et un bain froid ou une cryothérapie. Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais après un match dans de telles conditions, on n'a pas envie d'entrer dans un bain froid, on a envie de s'échauffer. Quelle était l’importance de ce jour de repos ? Il faut compter à rebours pour ce qui l'attend ce lundi. Tout dépend de ce que ressent le joueur, tout va un peu mal. Il ne s'est pas réveillé tout de suite. À mon avis, il s'en est occupé. Avait-il envie de jouer ? Ensuite, nous avons dû nous recalibrer pour le match de la journée, ne pas manger trop tard et passer une bonne nuit de sommeil pour être prêts pour le match. Comme il jouera vers 16 ou 17 heures, il aura le temps de passer sa journée de match. Savoir s’adapter à des conditions aussi variables est l’une des particularités du tennis. Il est habitué à gérer le décalage horaire d’une manière que peu d’athlètes doivent faire. Il a l'habitude d'étaler ses temps de jeu, la finale de la Ligue des Champions est à 21h et ça ne change pas. Au tennis, ils ont l’habitude d’attendre et de tergiverser. C’est dans les gènes d’un joueur de tennis. Djokovic a cette culture de l’adaptation. Vous avez un rythme de vie extraordinaire et cela facilite votre adaptation. »
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